LES EGLISES DE LAVARDAC
La vallée de La Baïse et celle de la Gélise sont, depuis la Préhistoire, un lieu de passage, de communication. Les populations se sont installées.
Très tôt, des questions telles : "qu’est-ce que la vie, la mort, les forces de la nature comme le vent, le soleil, la pluie? » se sont posées. Elles ont poussé les êtres humains de la Préhistoire à s’interroger sur ce qui, pour eux, restait sans réponse : que sont ces phénomènes qu’ils vivaient, sans pouvoir les expliquer rationnellement ? Des réponses ont été apportées par les croyances. C’est sans doute là qu’il faut chercher l’origine des religions.
1- A Lavardac, les premières manifestations chrétiennes ont été découvertes au confluent de la Baïse et de la Gélise. Une église était bâtie là. L’on pense que c’était celle désignée dans certaines traces écrites sous le nom d’église de Bernadet. Ce nom est à rapprocher de st Bernard. Il rappelle aussi l’existence des Templiers. Non loin de là, le moulin de Lasserens, ou de la Sirène, leur a d’abord appartenu, avant d’être récupéré par les chevaliers de l’Ordre de Malte, après la suppression de l’ Ordre des Templiers.
2- L’église et le cimetière de St Caprais ont été retrouvés près de la vieille route de Nérac. Une propriété agricole porte encore ce nom. Au Moyen- Age, l’ensemble appartenait à l’abbaye de la Sauve-Majeure.
En ce début du Moyen- Age, l’église de St Caprais est le siège d’un prieuré qui englobe la paroisse de Lavardac. Le curé de Lavardac est réduit à la portion congrue, d’après les textes, (ses revenus suffisent à peine à le faire vivre).
L’église de St Caprais est détruite, par la suite.
3- Dans la petite ville, c’est la chapelle du château, c’est-à-dire celle du castrum, qui, alors, est le lieu de culte (actuelle rue du Maquis).
4- En 1328, l’église paroissiale, de style gothique, est au centre de la bastide que l’on vient d’édifier. C’est sous l’autorité d’Alphonse de Poitiers, frère de Louis IX, autrement dit St Louis, qu’elle est construite..
A l’époque de la Renaissance, notre région est perturbée par les Guerres de religion et leurs suites. Elles voient s’opposer Catholiques et Protestants. Après la mort d’Henri IV, en 1621, l’artillerie du duc d’Epernon, catholique, est placée sur la rive opposée de la Baïse, face à Lavardac. Elle détruit le château du castrum dans la partie la plus ancienne de Lavardac. L’hôpital est démoli. L’église subit des dégâts.
Le plan actuel de Lavardac rappelle les édifices démolis. On peut actuellement traverser la place du château et emprunter la rue de l’hôpital, établissements rayés du plan actuel de Lavardac.
En 1630, l’administration royale, sous l’ordre de Richelieu, ministre de Louis XIII, fait démanteler l’enceinte de la bastide. Seules, les parties supportant des habitations sont épargnées.
5- L’église, en 1657 est reconstruite, mais moins soignée que la précédente. Le clocher, carré, est séparé de l’église par un espace, un parvis, et est fini.
6- la Révolution éclate. Des monuments rappelant l’autorité de la Noblesse et du Clergé sont mis à sac. L’église sert de magasin à foin. Un incendie éclate. Par chance, le superbe tableau de Sainte Catherine d’Alexandrie échappe aux flammes. Il avait été offert, en 1758, par la Compagnie des Remorqueurs de la Baïse de la famille Latouche et commandé au peintre gersois Jean-Baptiste Smets.
7- La chapelle dédiée à Sainte Catherine d’Alexandrie est restaurée en 1809, aux frais des maîtres de bateaux de la ville.
8- En 1828, l’église reçoit une travée supplémentaire. La nef a donc 3 travées. Le clocher fait alors corps avec le bâtiment, comme était construite la première église. Un 2° clocher est donc bâti. L’entrée présente alors 2 colonnes qui ne supportent rien, sont en retrait au dessus des chapiteaux des colonnes.
En 1835, les anciens murs de la nef et du chœur sont surélevés au niveau de la nouvelle travée. L’on retravaille la charpente et le lambris.
En 1837, l’on achève de couvrir la fausse voûte de plâtre. Deux colonnes intérieures sont installées.
L’église est pavée en 1841.
En 1846, le clocher nord (à gauche) est mis au point, en symétrie avec le clocher sud
( droite).
Au XIX° siècle, les fortifications sont encore visibles.
Actuellement, l’on peut constater la disparition des murailles, sauf à l’est de la bastide. Ailleurs, elles servent de soutien aux habitations qui les ont intégrées.
Les hommes ont su tirer profit du site et du commerce sur la Baïse.
L’histoire des églises de Lavardac rappelle le riche passé de notre ville.
Les années se sont écoulées, comme ont fui les eaux de la rivière, au rythme des souvenirs.